charbon

coal

Fond Fumé mineral

Accords olfactifs

smoky
leather
woody
animalic
earthy

Origines & profil olfactif

L'odeur du charbon en parfumerie est une note construite et évocatrice plutôt qu'un extrait naturel, conçue pour capturer l'essence de l'un des matériaux les plus transformateurs de l'humanité. Son profil olfactif est complexe et multifacette, souvent décrit comme intensément fumé, phénolique et goudronneux, avec des facettes minérales, terreuses et cendrées sous-jacentes. Cette note évoque l'arôme brut et primaire du charbon en combustion, l'acuité de la fumée industrielle et le caractère dense et sombre du goudron de houille. Selon la composition, elle peut présenter des nuances de cuir, de bois brûlé et une amertume subtile et piquante rappelant le naphtalène. L'odeur n'est pas monolithique ; elle peut aller de l'odeur sèche et poussiéreuse d'un foyer froid au parfum âcre et puissant d'une machine à vapeur de locomotive, incarnant à la fois la chaleur et une certaine mélancolie austère. L'utilisation historique du charbon est inextricablement liée à la Révolution industrielle, qu'il a alimentée à partir du XVIIIe siècle. Cette époque a fondamentalement remodelé la société, et l'odeur de la fumée de charbon est devenue une caractéristique omniprésente de la vie urbaine, symbolisant à la fois le progrès, la puissance et la pollution. Avant son utilisation industrielle à grande échelle, le charbon était utilisé par les civilisations anciennes, y compris les Romains en Grande-Bretagne, pour le chauffage et la fonderie. Cependant, c'est le mariage du charbon et de la machine à vapeur qui a cimenté son rôle dans l'histoire, alimentant les usines, les trains et les navires, et devenant une pierre angulaire des économies mondiales. En parfumerie, le développement d'une note de charbon est une entreprise moderne, née des progrès de la chimie de synthèse à la fin du XIXe siècle. Elle représente une rupture avec les senteurs florales et résineuses traditionnelles, adoptant une esthétique industrielle et avant-gardiste. L'influence culturelle du charbon est immense ; il est un symbole du travail, de l'industrie et de la relation complexe entre l'humanité et les ressources naturelles. Sur le plan géopolitique, le contrôle des gisements de charbon a façonné les nations et alimenté les conflits. L'odeur du charbon dans un parfum peut donc être considérée comme un puissant outil narratif, évoquant des thèmes d'histoire, de puissance brute, de nostalgie et des aspects plus sombres de l'industrialisation.

Origine géographique

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Accord de synthèse / Reconstitution

L'odeur du charbon n'est pas obtenue par des méthodes d'extraction traditionnelles telles que la distillation ou l'extraction par solvant à partir de la matière première elle-même. Il s'agit plutôt d'un accord méticuleusement élaboré, un mélange de divers ingrédients naturels et synthétiques conçu pour reproduire son arôme fumé et minéral distinctif. Les parfumeurs, agissant en artistes olfactifs, construisent cette note à partir d'une palette de molécules puissantes. Les principaux composants utilisés pour créer un accord de charbon ou de goudron comprennent des phénols, des crésols et des dérivés du gaïacol, qui confèrent les facettes caractéristiques, vives, médicinales et fumées. Le goudron de bouleau et l'huile de cade, obtenus par distillation sèche de l'écorce de bouleau et du bois de genévrier respectivement, sont souvent utilisés pour fournir une base riche, cuirée et intensément fumée. De plus, des molécules synthétiques comme l'isobutyl quinoléine (IBQ) sont cruciales pour introduire une nuance de cuir puissante et amère qui imite la rudesse du goudron. S'agissant d'une reconstitution synthétique, il n'y a pas de concept de rendement agricole ou de période de récolte spécifique. La production est entièrement basée en laboratoire, reposant sur l'expertise des entreprises d'arômes et de parfums. Le principal défi consiste à équilibrer les éléments phénoliques durs avec d'autres notes pour créer un parfum portable et évocateur plutôt qu'une odeur industrielle brute. Il n'y a pas de problèmes écologiques directs liés à la récolte du charbon pour la parfumerie, mais les préoccupations plus larges en matière de RSE sont liées aux pratiques de durabilité et de chimie verte des entreprises chimiques qui synthétisent les molécules aromatiques.

Dates clés

  1. Première description scientifique

    Le philosophe grec Théophraste décrit le charbon dans son ouvrage "Sur les pierres", notant ses propriétés combustibles.

  2. 1712

    La machine à vapeur et la Révolution industrielle

    Thomas Newcomen invente la machine à vapeur atmosphérique, alimentée au charbon. Cette invention, perfectionnée plus tard par James Watt, devient une pierre angulaire de la Révolution industrielle, rendant l'odeur du charbon brûlé synonyme de progrès industriel.

  3. 1856

    Naissance des colorants de synthèse à partir du goudron de houille

    William Henry Perkin découvre accidentellement le premier colorant organique de synthèse, la mauvéine, à partir du goudron de houille. Cet événement lance l'industrie chimique moderne, qui produira plus tard les premières molécules de parfum de synthèse.

  4. 1880

    Développement de l'isobutyl quinoléine (IBQ)

    La molécule de synthèse isobutyl quinoléine (IBQ) est créée. Elle possède une odeur puissante et intense de cuir, de terre et de fumée, devenant un composant clé pour la création d'accords de cuir et de goudron dans la parfumerie moderne.

  5. 2012

    Parfumerie d'avant-garde : 'Coal' d'Andrea Maack

    L'artiste islandaise Andrea Maack lance le parfum 'Coal', inspiré par les qualités noires, brutes et texturées du charbon de bois et de la lave, soulignant la place de cette note dans la parfumerie de niche et conceptuelle.

  6. 2017

    Adoption par le grand public : Prada Luna Rossa Carbon

    Prada lance Luna Rossa Carbon, un parfum masculin grand public qui met en avant des notes minérales décrites comme rappelant le charbon, en les mêlant à de la lavande et des notes métalliques, apportant l'esthétique industrielle à un public plus large.

Senteurs associées

Évolution chez Affinez

% de parfums contenant cette scent par année

Le saviez-vous ?

  1. Anecdote n°1

    L'odeur du goudron de houille, un sous-produit de la distillation du charbon, a été l'un des fondements de l'industrie chimique et de la parfumerie moderne au XIXe siècle.

  2. Anecdote n°2

    En parfumerie, la note de charbon est souvent associée à la tendance du 'romantisme industriel', évoquant l'imagerie des trains à vapeur et des anciennes usines.

  3. Anecdote n°3

    Le parfum n'est pas dérivé du charbon lui-même mais est un 'accord' construit à partir d'autres matières comme le goudron de bouleau, l'huile de cade et des molécules de synthèse comme l'isobutyl quinoléine.

  4. Anecdote n°4

    Le scientifique grec Théophraste, élève d'Aristote, a documenté les propriétés du charbon dans son traité "Sur les pierres" vers 315 av. J.-C., le décrivant comme des "pierres qui brûlent".

  5. Anecdote n°5

    En 1257, les plaintes d'Éléonore de Provence concernant la fumée de charbon à Londres ont marqué l'une des premières préoccupations environnementales enregistrées concernant la pollution par le charbon.

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