- floral
- fruity
- woody
Notes signatures de Lady Emblem : musk, sandalwood, jasmine, rose, pomegranate
Le saké, boisson nationale du Japon, offre un profil olfactif complexe et nuancé qui a inspiré les parfumeurs à capturer son essence unique. Historiquement, on pense que les boissons alcoolisées à base de riz sont originaires de Chine, les techniques de culture et de brassage étant arrivées au Japon vers le IIIe siècle avant J.-C. La production initiale était rudimentaire, impliquant parfois la mastication du riz pour démarrer la fermentation, mais les processus ont été affinés au fil des siècles, notamment au sein de la Cour impériale, puis dans les sanctuaires shinto et les temples, qui sont devenus des centres de production et d'innovation. L'odeur du saké n'est pas monolithique ; elle varie considérablement en fonction du type de riz, du taux de polissage (seimaibuai), de la souche de levure spécifique et de la méthode de brassage. Les variétés haut de gamme comme le Ginjo et le Daïginjo sont connues pour leur arôme fruité et floral caractéristique appelé « ginjo-ka ». Ce parfum est principalement composé d'esters, tels que l'acétate d'isoamyle, qui confère des notes de banane et de melon, et le caproate d'éthyle, qui offre des arômes de pomme et de poire. Le profil général peut être décrit comme subtilement doux, lactonique et pur, avec des facettes de fruits mûrs, de délicates fleurs blanches et une note sous-jacente distincte de riz cuit à la vapeur. Certains sakés peuvent également présenter des notes terreuses, de noisette ou d'umami savoureux, en particulier ceux élaborés avec du riz moins poli ou les variétés vieillies (koshu) qui développent des nuances de caramel et de sauce soja. En parfumerie, la note de saké est un accord de synthèse conçu pour évoquer cette expérience aromatique complexe. Rarement une note dominante, elle est utilisée pour conférer une touche « boozy », légèrement sucrée et aqueuse à une composition. Elle ajoute une transparence unique et une texture douce, poudrée et rizée. Cet accord figure souvent dans les parfums floraux-fruités, où il rehausse la qualité juteuse des notes de pêche, de poire ou de litchi, tout en ajoutant un élément de tranquillité sophistiquée. Sa signification culturelle au Japon, où il est lié à la purification, à la célébration et au lien social, ajoute une couche de sens symbolique à son utilisation en parfumerie.
La note de saké en parfumerie n'est pas obtenue par des méthodes d'extraction traditionnelles telles que la distillation ou l'extraction par solvant de la boisson elle-même. Il s'agit plutôt d'un accord de synthèse méticuleusement construit, un mélange de diverses molécules aromatiques créé par les parfumeurs pour reproduire le parfum caractéristique du saké de haute qualité. La création de cet accord repose sur la chimie analytique, en particulier la chromatographie en phase gazeuse-spectrométrie de masse (CPG-SM), pour identifier les composés volatils clés responsables de l'arôme du saké. Les parfumeurs utilisent ensuite ces données pour sélectionner et équilibrer des molécules spécifiques. Les composants clés incluent souvent des esters comme le caproate d'éthyle (pomme, poire) et l'acétate d'isoamyle (banane), qui créent le « ginjo-ka » ou profil fruité caractéristique des sakés premium. D'autres molécules peuvent être ajoutées pour introduire des facettes lactoniques (crémeuses, laiteuses), aldéhydiques (pures, pétillantes) et rizées, capturant toute la complexité de la boisson. Cette reconstitution permet d'assurer la cohérence et la stabilité au sein d'une composition parfumée, ce qui serait impossible à obtenir en utilisant la boisson fermentée réelle.
La riziculture et les techniques de brassage sont introduites au Japon depuis la Chine, jetant les bases du développement futur du saké.
Une division spéciale, le « Sake-no-Tsukasa », est établie au sein de la Cour impériale à Nara pour régir le brassage du saké, témoignant de son importance croissante. À cette époque, sa consommation était largement réservée à l'élite.
La production de saké passe de la cour impériale aux institutions religieuses, qui affinent les méthodes de brassage et commencent à le produire à des fins commerciales, le rendant plus accessible au grand public.
Le gouvernement japonais crée l'Institut National de Recherche sur le Brassage pour appliquer des méthodes scientifiques modernes à la production de saké, entraînant des améliorations significatives de la qualité et de la régularité.
L'amélioration des techniques de brassage et de nouvelles souches de levure conduisent au développement de sakés très aromatiques et fruités, connus sous le nom de « ginjo-shu », qui jouissent d'une grande popularité et modifient les préférences des consommateurs vers des styles plus parfumés.
La marque de parfums Fresh lance « Sake Eau de Parfum », un parfum floral-fruité inspiré des rituels de bain japonais. Il devient un parfum emblématique mettant en vedette la note de saké, la mêlant à la pêche, au lotus et à l'osmanthus.
La marque de soins Kenzoki lance sa nouvelle ligne Belle de Jour, qui utilise de l'extrait de Lotus Blanc. Les produits présentent un parfum distinct et sophistiqué, souvent associé à l'esthétique de la marque qui puise dans les traditions japonaises, faisant écho à la pureté et à la sensorialité de notes comme le saké.
% de parfums contenant cette scent par année
Au Japon, le terme « saké » (酒) peut désigner n'importe quelle boisson alcoolisée, tandis que la boisson à base de riz connue sous le nom de saké en français est appelée « nihonshu » (日本酒), ce qui signifie « alcool japonais ».
Le saké joue un rôle central dans les cérémonies de mariage traditionnelles shintoïstes japonaises lors d'un rituel appelé « san-san-ku-do » (trois-trois-neuf-fois), où les mariés boivent trois gorgées chacun dans trois coupes différentes, symbolisant le scellement de leur union.
Historiquement, certaines des premières formes de saké, connues sous le nom de « kuchikami-zake » ou « saké mâché », étaient fabriquées par les villageois qui mâchaient du riz et le crachaient dans une cuve commune, où les enzymes de la salive commençaient le processus de fermentation.
La lie de saké (sake kasu), les résidus de riz pressés après la fermentation, est utilisée dans la cuisine japonaise et est également incorporée dans des produits de soin pour la peau pour ses prétendues propriétés hydratantes et anti-âge.
Pendant la période Edo (1603-1868), les brasseurs ont développé une forme de pasteurisation des siècles avant Louis Pasteur, permettant une production et une distribution plus stables.