- fresh
- metallic
- clean
Notes signatures de Odeur 53 : ozonic notes, grass, metallic notes, sand, soap
L'odeur de la fumée est l'une des notes les plus primitives et évocatrices en parfumerie, intrinsèquement liée à l'origine même du mot « parfum » du latin « per fumum », qui signifie « par la fumée ». Historiquement, les premiers parfums étaient la fumée odorante dégagée par la combustion de résines et de bois aromatiques, une pratique utilisée par les civilisations anciennes comme les Mésopotamiens et les Égyptiens il y a environ 4 000 ans pour les cérémonies religieuses afin de communiquer avec les dieux. Cet usage rituel souligne l'importance culturelle de longue date de la fumée en tant que pont entre le terrestre et le divin, symbole de purification et moyen de communication spirituelle à travers diverses cultures. Le profil olfactif de la fumée est complexe et multiforme, allant de l'odeur sèche et cendrée d'un feu de camp à l'arôme riche et résineux de l'encens. Son caractère est largement déterminé par sa source. Des matières comme le goudron de bouleau offrent une note fumée puissante, sombre et cuirée, souvent associée aux parfums classiques « Cuir de Russie ». L'huile de cade, dérivée d'une variété de genévrier, procure une odeur fumée intense, goudronneuse et boisée rappelant un feu de joie. D'autres sources incluent le bois de gaïac pour une fumée plus douce et chaude, et des résines comme l'oliban et la myrrhe, qui libèrent une fumée éthérée, souvent spirituelle et légèrement métallique lorsqu'elles sont brûlées. La parfumerie moderne utilise également des molécules de synthèse comme l'Iso E Super et l'Isobutyl Quinoline pour créer ou amplifier des effets fumés avec plus de contrôle et de nuance. Dans les compositions de parfums, la fumée est une note de fond puissante et tenace utilisée pour ajouter de la profondeur, du mystère et de la sensualité. Elle est rarement la note dominante mais est utilisée avec habileté pour rehausser les accords boisés, cuirés, ambrés et épicés. Elle peut offrir un contraste saisissant avec des éléments plus doux comme la vanille ou les fleurs, créant un équilibre sophistiqué entre chaleur et austérité. L'utilisation de la fumée dans un parfum est un choix délibéré pour évoquer un sentiment de nostalgie, de confort ou d'élégance sauvage, transformant une simple senteur en une narration complexe de braises ardentes, de rituels sacrés ou de moments intimes au coin du feu.
L'odeur caractéristique de la fumée en parfumerie est principalement obtenue par distillation destructive (également appelée pyrolyse) de matières organiques comme le bois, l'écorce ou les résines. Ce processus consiste à chauffer la matière première à des températures élevées dans un environnement pauvre en oxygène, ce qui la décompose et libère un mélange complexe de composés aromatiques sous la forme d'une substance épaisse, semblable à du goudron. Les principaux matériaux soumis à ce processus comprennent l'écorce de bouleau pour produire du goudron de bouleau, et le bois du genévrier Cade (Juniperus oxycedrus) pour l'huile de cade. Le goudron ou l'huile brute qui en résulte est souvent foncé, intensément odorant et peut contenir des composants indésirables ou dangereux. Pour le rendre apte à la parfumerie, il subit un second processus de purification appelé rectification, qui est généralement une distillation à la vapeur ou sous vide. Cette étape élimine les impuretés et affine le parfum, produisant un produit plus clair et moins âpre qui respecte les normes de sécurité, telles que celles établies par l'IFRA. Le rendement est généralement faible et le processus est énergivore. Des préoccupations en matière de RSE peuvent survenir concernant la récolte durable du bois et la gestion des sous-produits du processus de distillation.
Le médecin et chimiste persan Avicenne perfectionne le processus d'extraction des huiles essentielles des plantes par distillation à la vapeur, une technique qui sera plus tard adaptée pour produire des matières fumées comme le goudron de bouleau et l'huile de cade.
L'odeur fumée et cuirée du goudron de bouleau devient une note déterminante dans la famille des parfums 'Cuir de Russie', popularisée par des créations comme Cuir de Russie de Chanel (1927), scellant l'association entre la fumée et les parfums de cuir sophistiqués.
La marque influente Comme des Garçons lance sa Série 3 : Encens, une collection de cinq parfums (Avignon, Zagorsk, Kyoto, Ouarzazate, Jaisalmer) dédiée aux senteurs fumées et spirituelles des grandes religions du monde, soulignant la polyvalence de la note de fumée dans la parfumerie moderne.
Une tendance émerge pour les parfums combinant des notes fumées avec des éléments gourmands et sucrés comme la vanille. Des parfums comme 'By the Fireplace' de Maison Margiela (2015) et 'Eau Duelle' de Diptyque (2010) popularisent ce style douillet et réconfortant, évoquant des guimauves grillées sur un feu de camp.
L'encens est introduit en Égypte et devient central dans les rituels religieux, utilisé exclusivement par les prêtres jusqu'à ce qu'il devienne progressivement accessible à la population pour un usage personnel.
La première utilisation documentée du parfum était sous forme d'encens, où les cultures mésopotamiennes brûlaient des résines et des bois aromatiques lors de cérémonies religieuses. Cela marque l'origine du parfum 'per fumum' (par la fumée).
% de parfums contenant cette scent par année
Le mot 'parfum' est dérivé du latin 'per fumum', qui signifie littéralement 'par la fumée'.
Dans la Rome antique, vers 100 av. J.-C., la demande d'encens était si élevée que l'empire importait 2 800 tonnes d'oliban et 550 tonnes de myrrhe par an.
Le style de parfum iconique 'Cuir de Russie' doit son odeur fumée-cuirée distinctive à l'utilisation historique du goudron de bouleau dans le processus de tannage du cuir russe.
Dans de nombreuses traditions spirituelles, l'odeur de fumée sans source physique est interprétée comme une forme de communication du royaume spirituel ou un message d'êtres chers disparus.
Certaines matières fumées proviennent de sources inattendues, comme le 'Choya Nakh', qui est fabriqué à partir de coquillages torréfiés et confère une note fumée, marine et animale.